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Après les superbes arrivées des deux Guadeloupéens Thibaut Vauchel-Camus (3ème en Multi50) et Damien Seguin (6ème en IMOCA), la nuit dernière était marquée une nouvelle fois du signe de l’île papillon avec la troisième place de Luc Coquelin en Rhum Mono et la 20ème place de Rodolphe Sepho en Class40. Tous les deux ont affronté les dépressions successives du golfe de Gascogne avant de toucher des alizés poussifs. Les Guadeloupéens leur ont réservé un accueil extraordinaire : il ne reste plus que Carl Chipotel attendu ce week-end pour enflammer une nouvelle fois le MACTe.

© Gilles MOREL #RDR2018

Il y a la Route du Rhum et il y a la Destination Guadeloupe : deux entités solidaires et complémentaires qui se sont associées pour enthousiasmer le public métropolitain, mais aussi la population guadeloupéenne ! Et les arrivées successives à Pointe-à-Pitre ont confirmé que l’énergie dépensée sans compter par les solitaires s’est propagée de Strasbourg à Basse-Terre, de Marseille à Saint-François, de Lille à Bouillante, de Lorient aux Abymes.

Et bien plus loin encore puisque les étrangers ont aussi vibré grâce à ce périple plein de rebondissements : de Suède (Mikael Ryking), d’Italie (Andrea Fantini, Andrea Mura), des USA (Michael Hennessy, Alexander Donald, John Niewenhous), du Japon (Hiroshi Kitada), de Finlande (Ari Huusela), d’Allemagne (Boris Herrmann, Arnt Bruhns, Isabelle Joschke), de Belgique (Jonas Gerckens, Gérald Bibot, Gilles Buekenhout), de Suisse (Alan Roura, Jacques Valente), de Grande Bretagne évidemment (Alex Thomson, Samantha Davies, Luke Berry, Miranda Merron, Phil Sharp, Jack Trigger, Sam Goodchild) !

© Gilles MOREL #RDR2018

L’île aux 123 visages

Car cette onzième édition restera gravée dans le marbre du Mémorial qui accueillait chaque solitaire à la dimension de son exploit : 3 452 milles parcourus sur une route directe qui s’est transformée en ligne brisée par la succession de perturbations qui ont secoué le golfe de Gascogne dès le lendemain du départ de Saint-Malo… Avec des finishs éblouissants comme ceux de Francis Joyon (IDEC Sport) et de François Gabart (MACIF) en ULTIME, comme ce bouleversement incroyable lorsque le Britannique Alex Thomson (Hugo Boss) laissait échapper une victoire annoncée pour sacrer Paul Meilhat (SMA), remarquable sur son IMOCA sans foils. Pour ce sauvetage en plein océan de Lalou Roucayrol par le futur vainqueur en catégorie Rhum Multi, Pierre Antoine (Olmix) ; pour ce parcours sans faille de Loïck Peyron (Happy) grignotant un par un, ses concurrents pour terminer en trois semaines, soit quasiment deux jours de mieux que son « Jedi » Mike Birch, vainqueur de la première Route du Rhum en 1978 sur un sistership…

Feux d’artifices, concerts, remises des prix, paroles de skippers, applaudissements, admiration, enthousiasme, respect… ont borné ces deux bonnes semaines guadeloupéennes sous le regard mémoriel de l’histoire de l’île. Passé, présent et avenir confondus autour d’une même dynamique, celle de la mer, du partage, de la course, de l’engagement. Et les arrivées successives de deux « locaux de l’étape » ces dernières heures : Luc Coquelin s’adjugeant une superbe troisième place en Rhum Mono sur Rotary-La mer pour tous, pour sa sixième Route du Rhum-Destination Guadeloupe à bord d’un Open 50 construit dans l’arc caraïbe ; puis Rodolphe Sepho (Rêve de large) pour sa deuxième participation qui confirme que l’île papillon, après Claude Bistoquet et Jean-Noël Victor, est devenue un creuset de talents océaniques.

Il ne reste plus en mer que Carl Chipotel (Pep’ Gwadloup) pour marquer ce week-end d’une nouvelle énergie : le pompier des Abymes a dû faire un arrêt technique à Vigo pour réparer son bateau et à moins de 700 milles de l’arrivée, le Guadeloupéen peut s’attendre à un accueil remarqué… Tout comme les vingt-quatre autres solitaires encore en mer derrière Romain Attanasio (IMOCA-Pure Famille Mary), Wilfrid Clerton (Cap au cap location-SOS Villages d’enfants) et Franz Bouvet (Class40-Yoda) attendus dans l’après-midi tropicale de ce 23ème jour de course…

Luc Coquelin (Rhum Mono-Rotary-La mer pour tous) : « Ma sixième Route du Rhum, c’est l’une des plus belles. J’ai de bons souvenirs de toutes les autres, même s’il y a quatre ans j’en avais de moins bons car j’ai eu des petits soucis. Celle-là n’a été que du bonheur ! On a eu du mauvais temps au départ mais quand on part de Bretagne en novembre, il faut s’y attendre. Ça fait partie du jeu, et pour moi ce n’est pas une contrainte : on doit être aussi capable de naviguer avec nos bateaux dans des conditions difficiles, sinon on n’est pas des marins. Je m’étais fixé ce podium comme objectif : j’ai saisi l’opportunité et voilà. Cette place de troisième, je l’offre à la Guadeloupe, c’est pour toute la Guadeloupe… »

 

© Gilles MOREL #RDR2018

Rodolphe Sepho (Class40-Rêve de large) : « Whaoooou, c’est magique ! Vous avez vu le monde qu’il y a ? C’est au-delà de tout ce que j’avais pu espérer. Vraiment, cette aventure Rêve de large (le nom de son association, NDLR), elle a commencé avec une idée que j’avais en tête… Après, j’ai eu quelques personnes autour de moi qui m’ont aidé à la concrétiser, trois drôles de dames notamment, et puis mes partenaires. Aujourd’hui, je me retrouve à l’arrivée de la Route du Rhum avec toute la Guadeloupe qui est dans cette aventure, qui l’a vécue à mes côtés. Vous m’avez porté, c’est grâce à vous qu’on est là aujourd’hui. Mille mercis. »

© Gilles MOREL #RDR2018

Carl Chipotel (Class40-Pep’ Gwadloup) : « Encore en mer mais cela ne va pas trop mal ! Il y a un petit vent portant entre 13 et 16 nœuds et je suis sous spinnaker sur une mer peu agitée. Je me rapproche de l’arrivée… Mais j’ai quelques soucis techniques liés à une cloison structurelle mal en point. Cela entraîne des vibrations à bord et je ménage tout ça. Je suis un peu entre deux chaises entre pousser le bateau et le ménager… Ce n’est pas évident. Si tout va bien, je devrais arriver soit vendredi soir, mais plus certainement ce samedi en Guadeloupe ! Il me tarde. Je ne réfléchis pas trop à ce qu’il m’attend : j’essaye d’arriver en bon état car les quatre fronts ont tout de même affaibli mon voilier. »

© Yvan ZEDDA #RDR2018

Les arrivées du jour 
(heure métropole)

Class40
18 ème – Robin Marais (Ma chance moi aussi) le 26/11 à 17h 21’ 17’’ – FRA
19ème – Louis Duc (Carac) le 26/11 à 20h 02’ 32’’ – FRA
20ème – Rodolphe Sepho (Rêve de large) le 27/11 à 00h 38’ 40’’ – FRA
21ème – Mikael Ryking (Talanta) le 27/11 à 06h 53’ 44’’ – SUE

Rhum Mono

4ème – Jean-Marie Patier (Formatives Network) le 27/11 à 06h 05’ 15’’ – FRA

 

En direct de la mer

Manuel Cousin (IMOCA-Groupe Sétin)
« Je suis à un peu plus de 500 milles de la Guadeloupe avec un alizé qui mollit depuis une bonne journée. Mais il y a moins de grains à part au petit matin où il y a toujours un mauvais nuage qui se pointe… Et cela m’incite à trouver les bons moments pour effectuer les empannages. La nuit dernière a été plutôt calme, voir trop côté brise avec un petit quinze nœuds ! J’essaye de faire marcher le bateau dans ces conditions un peu bizarres : c’est pourquoi je suis descendu assez Sud, au niveau du 15° Nord parce que le flux est plus soutenu. D’ici quelques heures, probablement ce soir, je vais remonter directement sur la Guadeloupe. Le bateau se porte bien et le bonhomme aussi… Je voulais absolument finir cette route du Rhum-Destination Guadeloupe et c’est en passe d’être réussi. Mais je tiens à féliciter les premiers IMOCA qui ont fait une course magnifique. Je devrais voir l’île vers le 29 novembre, dans deux jours. J’espère en finir en milieu de journée tropicale ! »

© Manuel Cousin / Groupe Setin

Pierrick Tollemer (Rhum Multi-Résédia)
« Je ne suis plus qu’à 1 000 milles de l’arrivée, mais les alizés ne sont pas très stables avec des grains assez violents, puis des brises molles et de la houle résiduelle désagréable. Les conditions ne sont donc pas très faciles mais tout va bien à bord ! Et puis j’ai un voisin : Éric Gamin. Mais j’ai envie d’arriver le plus vite possible : je ne m’occupe pas trop de mes concurrents. Je suis près du 16° Nord et j’ai encore à gagner dans le Sud pour conserver des alizés consistants. Mon bateau est en bon état et le skipper aussi : j’ai pu récupérer cette nuit avec un gros dodo et j’ai les idées claires. Mais dans la journée, il fait assez chaud, surtout à l’intérieur du trimaran, même s’il est très confortable. Je suis très bien logé par rapport à certains de mes concurrents… Et je serais là pour le week-end ! »

© DR

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